Interview du capitaine Benoît « Tao », pilote du Rafale lors du Singapore Airshow
À l’occasion du Singapore Airshow, le service de presse de l’Ambassade a eu la chance de s’entretenir avec le capitaine Benoît « Tao » qui pilote le Rafale lors des vols de démonstration.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Benoît « Tao » (nom de code dans l’armée). Je suis pilote de chasse, actuellement présentateur Rafale Solo Display. Je suis entré à l’Armée de l’Air en 1998. Je faisais partie de 2000 à 2006 d’un escadron de Mirage 2000 et je suis désormais pilote de Rafale depuis 2007. Avant tout pilote opérationnel, je peux être appelé à partir en mission à tout moment.
Comment devient-on pilote de chasse ? Est-ce que vous pilotez plusieurs appareils ?
Le recrutement à l’Armée de l’Air se fait post-bac. Puis, on subit un entrainement standard et on se forme au pilotage sur les différents bases aériennes en France (Cognac, Tours, Cazaux). Un pilote ne vole que sur un type d’appareil. Il faut environ une année de formation pour maîtriser un avion de chasse comme le Rafale et atteindre le premier stade opérationnel.
Combien y a-t-il de pilotes habilités à piloter le Rafale ? Êtes-vous le seul présentateur Rafale ?
Oui, durant 2 ans le pilote présentateur est le seul à effectuer les démonstrations. Puis il passe « coach » les deux années suivantes. Il existe plus d’une centaine de pilotes de Rafale pour environ cent-quarante machines en France.
Quelles sont les capacités du Rafale ?
Le Rafale est un avion de combat multi-rôle développé par Dassault Aviation. Il s’agit d’un avion super-manœuvrable, très facile à piloter, qui peut atteindre la vitesse maximale de 750 nœuds (au niveau de la mer : 1 389 km/h, en altitude : 1 925 km/h). Il peut aller à 40 000 pieds (12 000 mètres) en 2 minutes à partir du décollage. Il s’agit d’un avion discret mais pas furtif. Il peut accueillir 1 ou 2 personnes.
Qu’est-ce qui le différencie d’un autre avion de combat ?
Il s’agit d’un appareil très polyvalent qui s’adapte aux missions. Ses atouts résident également dans ce qu’on ne voit pas : l’intérieur de l’avion contient de nombreux systèmes et logiciels de dernière génération qui permettent de synthétiser efficacement et de transmettre l’information au pilote.
Pour quel type d’opérations est-il utilisé ?
Il a été utilisé ces dernières années par l’Armée de l’Air française pour des opérations de reconnaissance et de frappe en Lybie, au Mali et en Syrie et Irak.
L’équipe du service presse de l’Ambassade remercie grandement le capitaine Benoît « Tao » ainsi que le commandant Grimal pour leur temps et pour l’organisation de cette interview.